Ascension du Mont-Ventoux, en vélo électrique

S’il y a bien une chose que j’ai toujours détesté, c’est le vélo. Ça me fait mal au dos, aux jambes, partout, comme si mon corps tout entier se faisait rouler dessus. Sans exagération. 

Alors quand ma famille m’a proposé de faire l’ascension du Mont Ventoux, tous ensemble, à vélo, j’ai rigolé. Une étape du Tour de France. 21 kilomètres de montée, 1500 mètres de dénivelé. 

Dans un premier temps, j’ai refusé. J’avais prévu de les attendre, au village d’en bas, à un café. Ou de faire une randonnée. Tout sauf pédaler. Bien sûr, ils ont insisté. « Tu pourras louer un vélo électrique. Tu verras, c’est facile, tout le monde s’y met. » À force de persévérance, j’ai craqué. 

Me voilà donc, en ce dernier week-end de mai, partie en direction de la Drôme. Je n’y étais jamais allée. C’est beau, sous le soleil, ces maisons en pierre. Ça sent la Provence, tout près. Les cigales chantent déjà. On est aux portes de l’été ça y est. 

De notre logement, on l’aperçoit, au loin. Le Mont Ventoux. Il domine tout. Petite pointe blanche entre les roseaux.

Mon dieu. Je peine à réaliser, ce qui m’attend. 

L’ascension est prévue le lendemain. Après un bon plat de pâtes, on se couche tôt. Comme pour prendre des forces, avant l’effort. 

Au réveil, l’eau de la piscine est plutôt fraîche. Je fais mes étirements, au bord. Pour préparer mon corps. 

Je suis anxieuse, je le sens. Je stresse de devoir abandonner en cours de route. J’ai peur de me faire mal, j’ai peur que mes jambes me lâchent, j’ai peur d’avoir froid. Je veux tout annuler. 

Je le sais, pourtant. Je le sais, que c’est ma petite voix stressée, protectrice, peureuse, qui parle. Que ce n’est pas rationnel. Qu’en soi, il ne peut rien se passer de grave. Je la reconnais, maintenant, cette partie de moi qui veut à tout prix me protéger. Me garder dans sa zone de confort. Je l’écoute, souvent. Parce que je crois qu’il est parfois bon, de prendre son temps. D’y aller, étape par étape. 

Mais pas cette fois-ci. Les circonstances ne m’en laissent pas le choix, peut être. J’ai à peine le temps de réfléchir que je me retrouve sur mon vélo électrique. 

On est partis

(photo non contractuelle, j’étais bien trop stressée ce jour-là pour penser à immortaliser ce moment :’) )

C’est vrai, ils ne m’avaient pas menti. Ça n’a rien à voir, le vélo électrique. Je sens mes jambes, mais rien de comparable au vélo classique. 

Ça commence doucement, au début. J’essaye de préserver mes forces, de me préparer pour ce qui arrive. Parce que c’est vers le milieu, que ça s’empire. C’est à ce moment là, que j’aurai besoin de ma batterie. 

Les paysages défilent. Plus on monte, plus on aperçoit les montagnes environnantes. C’est peut être ça, notre récompense. C’est vraiment beau, la Drôme. 

Avec mon vélo électrique, je dépasse les cyclistes. Je crois que certains me méprisent. « C’est pas du vrai vélo, le vélo électrique ». À ce moment là, je m’en fiche. Sans lui, je n’aurai pas pu vivre cette expérience avec ma famille. 

Vélo électrique ou non, l’ascension est longue. Pour nous, 2h30, de montée constante. Un bel effort, finalement. 

C’est tout à la fin, qu’on la voit, la tour.

La tour mythique, du Mont Ventoux.

Le paysage devient plus rocailleux, tout à coup. Plus sec, plus pelé. C’est rigolo, la différence avec la végétation d’avant. 3 kilomètres, encore, jusqu’à la tour.

À la ligne d’arrivée, règne une douce ambiance mêlant fierté, effort et récompense. Un peu cette ambiance qu’on retrouve, au départ d’une course. Celle que crée le sport, je crois, finalement. 

C’est le sentiment, s’il fallait essayer de le décrire avec des mots, d’appartenir à un groupe, je crois J’ai toujours ressenti ça, après des concours de danse ou pendant des concerts. Ce sentiment de partager quelque chose, une passion, une expérience, avec des gens. Que l’on connaisse ou non. Je crois profondément que ça crée quelque chose de puissant, d’exaltant. 

Au sommet, les gens se prennent en photo, devant le fameux panneau. On s’y met aussi.

Tout le monde se félicite, s’applaudit. Il y a comme une euphorie. C’est une sensation que je n’avais pas retrouvé depuis longtemps. 

Il y a de quoi se restaurer, acheter des souvenirs. Par contre il fait frais, là haut. On n’y reste pas très longtemps. Le temps d’admirer la vue et on redescend. 

De retour à Malaucène, on rend le vélo, comme symboliquement. Ça y est, l’ascension est finie. On enlève le casque, la tenue de cycliste, et on s’en va siroter un jus dans le village. Il y a plein de bars, de restaurants. Ici, tout le monde se balade en tenue de vélo. Personne ne trouve ça bizarre, le shorty rembourré au niveau du fessier ou les petits baskets qui claquettent sur le bitume. C’est normal, ici. C’est un peu le paradis des cyclistes



Heureusement que j’ai accepté”. C’est ce que je me dis, ce jour là, mon verre de coca à la main. Heureusement que j’ai tenté. Ça aurait été trop bête, de passer à côté. Désormais, je sais que je pourrai les accompagner, et partager ces moments avec eux. En ça, le vélo électrique m’a apporté une grande liberté. Le vélo n’est plus réservé qu’aux grands sportifs, mais à tout ceux qui, comme moi, ont envie de partager des moments avec leurs proches. Je crois que c’est ça, ce que ça crée. 

Alors, adapt.es du vélo ou non, j’espère que cet article vous aura donner envie de partager une expérience hors du commun et mémorable avec vos proches, ou avec vous-même. Cette ascension est unique et, une fois dessus, on comprend pourquoi. 

Si cet article vous a plu, laissez-moi un joli commentaire, ça me fait toujours plaisir de vous lire. Et puis, n’hésitez pas à le partager autour de vous, à quelqu’un qui aurait besoin d’inspiration et d’aventure!

Florine

Pour retrouver le magasin où nous avons louer nos vélos (électriques ou non) : https://www.ventoux-finisher-cycling.fr/

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