Bivouac face au Pic du Midi d’Ossau: d’enfer à paradis
Informations sur la randonnée : le tour des lacs d’Ayous
À faire en 1 ou 2 jours. Nuit en tente au lac Gentau, face au pic du midi d’Ossau (possibilité de dormir au refuge Ayous)
Départ : Parking du lac de Bious-Artigues (Laruns, 64440)
Durée : 6h30
Dénivelé : 1000 mètres
Il y a un an, une de mes meilleures amies est venue me rendre visite à Toulouse. J’avais à cœur de lui faire découvrir mes belles Pyrénées, de passer un week end insolite, comme elles peuvent l’offrir.
Le Pic du Midi d’Ossau. Cette photo, on la voit partout. Sur tous les guides touristiques. L’emblème, des Pyrénées. 25 ans que j’habitais dans la région, et je n’avais pas encore découvert cet endroit. Il était temps d’y remédier.
Ça se mérite, toutefois. 3 heures de route, jusqu’à Laruns. Difficile à faire sur une journée. Alors, encore une fois, on prend la tente et le duvet. Seule condition: croiser des lacs sur notre chemin, pour se recharger en eau. C’est chose faite, il y en a plus de 5. Parfait.
Quelques buvettes, par ci par là. Quelques magasins de locations de canoë, au détour d’un chemin. Ici, ça suffit déjà. L’on dira même que c’est le plus beau, de tous les lacs.
Certes, en plein mois d’août, il y a du monde. Mais c’est grand, alors on s’en rend moins compte.
Plus ou moins 3 heures de marche jusqu’à notre spot pour la nuit, face au Pic du Midi d’Ossau. Ça motive.
Par chance, le chemin est ombragé. À peine 30 minutes après, on arrive au creux d’une vallée. Hordes de chevaux, troupeaux de vaches, le spectacle est grandiose. Un chemin permet de passer à travers eux. C’est celui que l’on prendra, demain, en sens inverse, sur le retour. Pour l’instant, on monte.
À mesure que l’on s’enfonce dans la forêt, le son des cloches s’éloigne. Ce n’est plus qu’un bruit lointain, qui résonne.
Il y a de l’eau, sur le chemin. De l’eau fraîche, de source. On ne croise ni moutons ni de patous, aujourd’hui. Beaucoup de lacs, par contre, tous plus beaux les uns que les autres. Rien comparé au grand final. À l’arrivée.
Avant de planter la tente, on se rend au refuge, juste au dessus. Beaucoup de personnes y mangent et y passent la nuit. Il y règne une ambiance chaleureuse, conviviale, de montagne. Ça donne envie. On se commande une boisson, comme pour célébrer notre première nuit, ici, face au Pic.
D’autres personnes sont déjà installées. La tente est plantée et le réchaud commence à chauffer. On s’y met, la météo commence à tourner. Heureusement qu’on a pris de quoi se chauffer. Un bonnet, une veste, un gros duvet. Oui, en plein été. En montagne, la météo peut changer en l’espace de quelques minutes.
Toute la nuit, il pleut. On a fait l’erreur de s’installer au bord du lac, c’est encore plus humide. Il fait froid, dans la tente. Heureusement que j’ai mon duvet -10 degrés. Ce n’est pas le cas de ma meilleure amie. Elle cherche la couverture de survie, en vain. Elle était au fond du sac, (trop) bien rangée.
Au réveil, l’on verra que tous, l’ont sorti, la couverture de survie. Tous, pris par surprise. Comme nous. On ne s’attendait pas à avoir froid comme ça, en août. On ne s’attendait pas à ce que le temps change si vite, d’un coup. L’on nous dira de toujours avoir cette couverture sur soi. C’est une règle de base en montagne, paraît il. Leçon retenue, encore une fois.
C’est fou, cette capacité. Cette capacité, en montagne, à oublier la douleur, le froid, face à l’intensité et l’immensité des paysages. Comme si plus rien n’avait vraiment d’importance, à côté.
Il a plu toute la nuit mais au réveil, il n’y a plus un seul nuage dans le ciel. On admire les premiers rayons se déposer sur le lac, fendre l’humidité, et réchauffer nos duvets. C’est toujours magique, d’assister à ces premiers instants de vie.
En bas, on voit les gens sortirent doucement de leurs tentes. Ils se réveillent, tranquillement. Au loin, les vaches ont déjà commencé leur journée. Elles broutent, sans se soucier de notre présence.
Pas étonnant, que cet endroit soit réputé.
Doucement, on se remet en marche. Après le petit-déjeuner, on replie nos affaires puis il est temps d’y aller. Il nous reste encore 2 à 3 heures de marche.
Je crois que c’est la plus belle partie de la randonnée. Parce qu’elle descend, certes, mais surtout parce qu’on croise beaucoup d’animaux. Beaucoup de chevaux, beaucoup de vaches. Je crois que c’est ce que je préfère, en montagne. Les voir, paisibles. Pas perturbés le moins du monde, par notre présence. Cette capacité à être ancrés en toutes circonstances.
Après cette randonnée, on voulait enchaîner avec une autre nuit un peu plus loin, au Cirque de Gavarnie. Mais on était crevées, épuisées par la nuit qu’on avait passé (et par le poids des sacs, aussi).
Alors sur le retour, on a juste pris le soleil et pique-niqué au bord du lac de Bious Artigues, avant de rentrer à Toulouse.
Je crois que c’est important de savoir changer ses plans. Ça a parfois du bon. En montagne, ça permet de ne pas se mettre en danger inutilement. Même si parfois c’est un peu frustrant.
J’espère que ce récit d’aventure vous aura donner envie d’aller (re)découvrir les lacs d’Ayous et le Pic du Midi d’Ossau, cette randonnée si mythique des Pyrénées. Si c’est le cas, n’oubliez pas d’y aller équipés, même en plein été.
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Florine