7 clefs pour mieux vivre le changement d’heure

Pendant 25 ans, j’ai détesté cette période. Vraiment. Dès que les journées commençaient à raccourcir et le froid à revenir, j’appréhendais. 

Je ne comprenais pas l’intérêt de cette saison, de cet entre-deux. Je trouvais ça déprimant, triste, sombre et pluvieux. 

Je voulais constamment partir au soleil, échapper à ce que j’appelais la pire des saisons. C’est vrai qu’en automne, il pleut beaucoup, il fait gris et les journées sont courtes. On tombe plus facilement malade, aussi. Ça contraste tellement avec l’été. 

Encore aujourd’hui, je me surprends à appréhender la fin des longues journées. J’ai toujours l’impression que le changement d’heure vient chambouler tout mon rythme : pouvoir faire mon running à 20h, sortir en robe d’été sans me préoccuper de vérifier la météo, me lever à 6h et voir le soleil déjà haut dans le ciel, rester toute la soirée sur la terrasse… 

J’ai toujours peur de déprimer, en réalité. 

Mais au fur et à mesure des années, j’ai réussi à dompter cette peur. À apprécier ce changement d’heure et l’automne qui arrive avec. Ou en tout cas, à l’appréhender moins longtemps. Et une fois que j’y suis, je me dis toujours qu’en réalité, c’est ma saison préférée. 

Je crois que la chose qui m’a le plus aidée, c’est de retourner vivre à la campagne. Je suis persuadée que dans la nature, on vit les changements de saison de façon décuplée. Tout change de façon drastique : les couleurs, les feuillages, les températures… Et c’est tout un mood, différent, qui s’installe. Je le ressentais beaucoup moins à Paris, personnellement. Mais je suis sûre que c’est possible. 

Alors au lendemain du changement d’heure, j’avais envie d’écrire un article pour vous partager les clefs qui m’ont aidées à aimer l’automne et cette période plus difficile mais propice à d’autres choses que l’on ne prend pas le temps de faire, en temps normal. 

Toutes ces clefs, je me les répète dès l’arrivée des premières feuilles jaunes qui tombent au sol. C’est toujours un travail que je dois m’efforcer de faire, parce que ce n’est pas encore naturel. La déprime automnale est toujours bien ancrée en moi, mais je suis persuadée qu’avec les bonnes pensées et les bonnes actions, on peut vivre cette saison de façon radicalement différente.  

1. Savoir que c’est normal 

Ça peut paraître évident, mais ça m’a personnellement beaucoup aidé. Quand j’ai appris que plusieurs études avaient démontré que c’était normal d’avoir une baisse d’énergie et d’humeur au moment du changement de saison, ça m’a en tout cas déculpabilisé :

  • Une étude de l’Université de Toronto a montré, en 2002, que l'exposition à la lumière solaire augmente les niveaux de sérotonine, un neurotransmetteur qui influence l'humeur. En automne et en hiver, le manque de lumière entraîne une baisse de la sérotonine, ce qui contribue à la dépression saisonnière.

  • Aussi, selon une recherche de l’Université de Pennsylvanie de 2005, le manque de lumière naturelle perturbe l’horloge biologique interne. Cette perturbation altère la production de mélatonine et perturbe le sommeil, ce qui peut causer fatigue et dépression .

Je crois que l’objectif, finalement, est d’arriver à mieux vivre cette saison en comprenant son rôle et son intérêt. Parce que je suis convaincue que si elle s’installe 6 mois dans l’année, ce n’est pas pour rien. 

Et lorsque je me prends à me plaindre, j’essaie de me rappeler qu’ailleurs, c’est pire. Dans les îles Lofiten en Norvège, par exemple, où il n’y a que 6 heures de jour pendant plusieurs mois. Et encore, la lumière est si faible qu’on a l’impression de vivre au crépuscule. Pareil en Suède, où le soleil se couche à 15 heures. Je crois sincèrement que la comparaison peut faire du bien, de temps en temps. 

2. Profiter de ce temps pour soi 

L’automne est une invitation à rentrer à l’intérieur de soi. Il fait froid, il fait nuit tôt. Ce dont on a envie, c’est d’être sous un plaid avec un chocolat chaud. Alors autant en profiter : passer plus de temps chez soi, faire des choses tranquilles, se reposer, se recharger. Prendre plus de temps pour cuisiner, pour lire, pour jouer à des jeux de société. Parce qu’un mois plus tard, il y aura la frénésie des fêtes de Noël. 

Les danois ont même inventé un concept, le hygge, pour l’automne et l’hiver : se créer des moments simples, avec un plaid, une bougie, un thé… seul ou avec ses proches. Un moment cocooning pour mieux vivre ce moment. 

C’est vrai que cette saison invite à passer plus de temps chez soi, à l’intérieur, mais aussi à l’intérieur de soi. Je crois profondément que l’automne est un moment propice pour introspecter, prendre du recul, se recentrer, revoir ses priorités. Après l’été, saison durant laquelle on déborde d’énergie, on court partout, on part en vacances, on voit beaucoup de monde, on fait un tas d’activités… je crois que c’est important de prendre un temps de calme, de repos. Parce que ça ne peut pas toujours être la folie de l’été. Déjà parce qu’elle aurait moins de saveurs, mais aussi parce que nous serions épuisés. 

Ce n’est pas pour rien que durant l’automne, nous nous sentons plus fatigués. Je crois qu’il faut en profiter pour dormir. Je sais qu’en été, je dors beaucoup moins qu’en hiver. Parce que le rythme n’est pas le même. Et je commence seulement maintenant à comprendre que, finalement, c’est tout à fait normal. La nature invite à dormir beaucoup plus en automne. Le mood, la température, la luminosité plus faible… C’est juste normal, c’est juste notre cycle naturel. Nous l’avons juste oublié, peut-être. 

3. Aller en nature 

Honnêtement, je crois que c’est ce qui m’a le plus aidé - et m’aide encore, à aimer cette partie de l’année. 

En nature, c’est là qu’on voit concrètement, réellement, les conséquences du changement de saison. La nature devient si belle. 

Les feuilles des arbres deviennent jaunes, rouges, couleur feu. Les vignes sont en folie et débordent de vie. Les champs reprennent leur verdure et leur couleur intense. C’est magnifique à voir, surtout en forêt je trouve. Les différentes couleurs des arbres se mêlent ensemble, créant un panorama à couper le souffle. 

Il fait aussi plus doux. L’air est frais, à la différence de l’été où la chaleur est écrasante, avec un effet presque léthargique. C’est plus difficile de bouger, de se motiver, on préfère se prélasser pour économiser notre énergie. Alors qu’avec le retour des premières fraîcheurs, je trouve qu’on respire à nouveau. Les journées ensoleillées sont incroyables. Un froid sec, qui ne fouette pas le visage mais qui, néanmoins, revigore et apaise à la fois. 

Le fait d’avoir des animaux m’a aussi sensibilisé à tout va. Avant, j’adorais l’été, j’adorais les 40 degrés. Et puis j’ai vu mes animaux souffrir de la chaleur. 30 degrés et ils ne sortaient plus de la journée. Ils limitaient au maximum leur mouvement et dormaient, la plupart du temps. C’est seulement le soir qu’ils retournaient brouter, pour les chevaux, ou jouer dehors, pour les chats. C’est aussi dès l’été qu’ils développent des problèmes de peau, du fait de la transpiration, des mouches, des moustiques… qui disparaissent dès le retour des premières fraîcheurs. Je vois réellement la différence sur eux, à chaque changement de saison. Ça fait relativiser, et se demander si tant de chaleur est si bénéfique pour nous, tous. Désormais, je bénis l’automne qui arrive, car je sais qu’ils vont revivre. 

Mais je crois qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des animaux ou de vivre en pleine montagne pour voir ça. Rien qu’à regarder les vaches dans les champs au bord de la route. Ou la terre qui craque lorsqu’il n’a pas plu depuis un mois.

4. Refaire sa déco : se créer un cocon 

Ça a l’air peut-être bête, mais je crois profondément que se créer un intérieur cosy dans lequel on se sent bien permet de mieux vivre cette saison. 

L’été, on est tout le temps dehors. En automne, à l’inverse, on passe beaucoup de temps dedans. C’est donc hyper important de s’y sentir bien, de se créer son petit cocon dans lequel on va pouvoir se recharger. Acheter des plaids, des coussins moelleux, des bougies, des lumières tamisées… peu importe, juste ce qui vous plaît et vous donne envie de rentrer chez vous le soir. 

L’été, on peut plus facilement fuir notre chez nous, mais pas l’automne. C’est comme si on nous forçait à rester dans notre maison. Alors autant l’aimer et l’apprécier. Et pas besoin de dépenser des centaines d’euros. Parfois, quelques simples accessoires suffisent à créer une ambiance cosy et agréable. 

5. Cuisiner des légumes de saison 

Là encore, ça peut paraître très simpliste. Pourtant, je vous assure que ça m’a réellement aidé à mieux vivre l’automne et le changement de saison. 

Personnellement, en plus de faire mes adieux à la chaleur de l’été, j’avais l’impression de perdre tous les meilleurs fruits et légumes. Les tomates, les courgettes, les pêches, les abricots… Et je trouvais ça vraiment déprimant. J’avais l’impression de rentrer dans une saison morne, sans saveur, sans fraîcheur. 

C’est seulement l’année dernière que j’ai pris le temps de m’intéresser à quels étaient les légumes d’automne. Et j’en ai acheté. Des potimarons, des butternut, des poireaux, des brocolis… Et surtout, j’ai testé des recettes pour trouver des façons de les cuisiner qui me plaisent. C’est seulement là, que ça a rendu ces aliments attractifs. Quand j’ai pu retrouver le bonheur de manger, comme c’était le cas en été. 

J’ai pu découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles textures, et ça a vraiment changé mon regard sur cette saison. Comme on a plus de temps chez soi, c’était aussi l’occasion de prendre le temps de cuisiner ces légumes qui peuvent être plus longs à préparer. C’est peut-être fait exprès. En été, on a pas le temps. Une tomate mozza et c’est réglé. En automne, on prend le temps de préparer des plats chauds, réconfortants. 

6. Rester stimulée intellectuellement

J’ai découvert ça il y a peu, et ça a révolutionné ma santé mentale.

Je crois que c’est bénéfique en tout temps de rester stimulée intellectuellement (à condition que ce soit quelque chose qui nous épanouisse et nous fasse du bien, ce qui dépend selon chacun (à prendre donc avec des pincettes)).

Mais l’automne et le rallongement des journées est une période vraiment propice pour ça. Je ne vous conseillerai pas de commencer une nouvelle activité parce que je ne l’ai moi-même pas fait. En revanche, reprendre des activités qu’on avait délaissé avec la folie de l’été, ça oui. Reprendre la lecture, par exemple. Écouter des podcast. Commencer une nouvelle formation en ligne sur l’investissement immobilier. Débuter une thérapie… 

C’est l’occasion de prendre du temps pour soi, pour faire des choses que vous aimez et qui vous font du bien. Je crois que l’été on s’oublie souvent, en automne on se recentre. 

7. C’est passager 

Ça peut paraître très bateau, mais quand j’ai réalisé que dès le 21 décembre les journées commençaient à rallonger, ça m’a vraiment aidé. Parce qu’en décembre, avec les fêtes, on n’y pense même pas. Ça crée au contraire une atmosphère spéciale, propre à Noël. Il y a le sapin dans le salon, les guirlandes, les films de Noël, les cadeaux à faire… À côté, le manque de luminosité ne se fait pas vraiment ressentir. 

Alors il reste surtout le mois de novembre. Et dès janvier, les jours paraissent plus longs et la lumière un peu plus abondante. 

Le "Center for Environmental Therapeutics" a meme mené des études sur la durée de la dépression saisonnière et a constaté que les personnes atteintes voient leurs symptômes s’améliorer dès que la lumière augmente significativement, généralement à partir de fin janvier ou début février. C’est donc relativement court, finalement. 

Je me suis beaucoup interrogée sur les raisons pour lesquelles, en France en tout cas, l’automne est tant appréhendée. Je trouve, personnellement, que ça reflète bien notre société. L’été, c’est le soleil, l’action, le mouvement, ça bouge, on « fait » plein d’activités, de rencontres, on dort peu, on sort… alors que l’automne, c’est l’inverse. C’est le repos, la nuit, le repli sur soi et chez soi, l’introspection, le calme, le silence… 

Or, je crois que notre société de consommation valorise beaucoup plus le faire, l’action et la production. Et pas du tout les temps de calme et de repos. Ça tend à évoluer, certes, mais je crois que l’on préfère toujours raconter notre week end lorsqu’on a « fait » plein de choses que lorsqu’on a glandé devant la télé toute la journée. Pourtant, je suis persuadée qu’aucun des deux n’est meilleur que l’autre. Les temps d’action et de découverte n’ont pas la même saveur s’ils ne sont pas précédés ou suivis de temps de calme et de recharge. C’est encore un travail, personnellement, d’arriver à ralentir et d’être ok avec. D’oser l’assumer et le dire fièrement. 

 Je le vois vraiment comme ça, l’automne, je crois : un temps de recharge, que l’on ne s’autorise souvent pas. 

J’espère que cet article vous a plu et surtout que ces clefs pourront vous être utiles si le changement d’heure vous est, vous aussi, plutôt difficile à vivre! Si c’est le cas, n’hésitez pas à m’envoyer un message ou laisser un commentaire, ça me fait toujours très plaisir.

À mardi pour un nouvel article!

Florine

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