La peur de la mort

En France, 20% des gens ont des angoisses au sujet de la mort. J’en fais partie, et peut-être que vous aussi. 

Je n’aborde pas un sujet facile, je le sais. Mais c’est un chemin de ma vie tellement important ces trois dernières années qu’il me fallait en parler. Parce que ça me terrifie toujours autant rien que d’y penser. 

Ça paraît glauque au premier abord, mais je crois que ça touche beaucoup d’entre nous, tout compte fait. On se refuse juste d’en parler. Parce que c’est tabou, parce qu’on « casse l’ambiance », parce qu’il ne faut pas y penser. Parce que ça ne doit pas exister. Pourtant je suis persuadée que cette peur de la mort est bien présente, partout, bien ancrée. Et que ce n’est pas en l’évitant, que ça la rendra moins vraie. 

Il y a quelques années, j’aurai aimé tomber sur un article comme celui-ci. Un article qui me montre que je ne suis pas seule, à en angoisser. Un article qui me montre que c’est ok, d’en être terrifiée. 

Alors si ça peut aider ne serait-ce qu’une personne, j’aurai gagné. En réalité, en écrivant ces lignes, je m’aide déjà moi-même, alors c’est peut-être déjà fait. 

Questionnements et angoisses sur la mort dès mon plus jeune âge

Personnellement, j’ai toujours eu du mal avec le fait de vieillir. Plus jeune, je ne pouvais pas regarder des albums photos ni de cassettes vidéo de moi, petite. Je me mettais à angoisser et à pleurer, sans comprendre pourquoi. Je disais seulement « ça me fait bizarre de me voir comme ça ». 

Avec le temps, je crois que je comprends ce qu’il se passait : me voir petite me rappelait que j’avais vieilli, et qu’un jour ça s’arrêterait. 

Je crois que le plus perturbant pour moi était de ne pas me souvenir de ces moments-là, filmés. J’avais l’impression de voir la vie de quelqu’un d’autre dérouler sous mes yeux. Sauf que c’était bien moi. 

C’est perturbant, de se voir soi à l’écran et d’avoir l’impression que c’était une autre vie, non? 

Beaucoup aiment regarder ces souvenirs, ils se réjouissent de voir leur bouille d’enfant et leurs premiers pas sur écran. Moi non, ça me rappelle seulement que je ne m’en souviens pas. Comme si j’étais decorporée, comme si ce n’était pas moi. 

Et ça me rappelle qu’un jour, peut être, je ne me souviendrai plus de ces instants où j’écris ces lignes. De ces instants de vie actuels. Comment est ce possible? Comment peut-on oublier si facilement des moments si intenses sur le moment? 

J’ai 27 ans mais j’ai l’impression d’avoir eu plusieurs vies avant. Comme s’il y avait eu la Florine enfant, la Florine adolescente, la Florine jeune femme et, maintenant, la Florine adulte. J’ai l’impression qu’aucune ne m’appartient. J’ai l’impression que quelqu’un d’autre les a vécu à ma place. 

Est ce que je suis la seule, à qui ça fait ça? 

25 ans : un âge où se déclenchent les phobies

Il y a 2 ans, à mes 25 ans, des angoisses autour de la mort se sont déclenchées. 

J’ai toujours été sujettes aux angoisses, mais elles ne concernaient jamais ce sujet. En réalité, je me forçais à ne pas y penser. Les quelques fois où je le faisais, j’avais l’impression de faire face à un tel vide, une telle immensité, que je forçais mon cerveau à ne pas y penser. 

« Pourquoi sommes nous là? », « qu’est ce qu’il y a après? », « est ce que ce sera juste fini, comme ça, d’un coup? », « qu’est ce qu’il y a dans l’univers autour de nous? »… Des questions renversantes pour un cerveau humain. Des questions qui ne peuvent pas avoir de réponse.

Mais à 25 ans, je n’ai pas pu m’empêcher d’en chercher. J’avais l’impression que mon cerveau craquait à chaque fois. Comme si ça dépassait tout ce qu’il avait connu jusque là. Peut-être parce que justement, notre cerveau d’humain n’a pas les capacités de gérer ce genre de questions existentielles qui nous dépassent. 

Néanmoins, c’était une douleur si intense. Pas dans mon corps, mais dans ma tête. Je me fixais dans le miroir et je me disais « un jour, vraiment, ce sera fini? Tu ne seras plus que poussière, ce sera vide? Le trou noir? ». C’est là que j’ai commencé à angoisser. 

J’ai appris seulement plus tard qu’à 25 ans, souvent, nos peurs sortent, se révèlent. De ce que j’ai lu, c’est dû au fait qu’aux alentours de cet âge-là, nous vivons des transitions de vie, des pertes, nous avons de plus en plus de responsabilités et de pression sociale, et notre cerveau finit de se développer. Durant notre vingtaine, la zone du cortex préfrontal de notre cerveau, responsable de la régulation de nos émotions et de la gestion de nos peurs, arrive à maturité. Ce qui peut entraîner une prise de conscience plus forte des réalités existentielles, y compris la mort, et accentuer nos angoisses.

Ça a été très vrai pour moi. Jusque-là, je n’y pensais vraiment pas. Ou du moins, je me forçais à ne pas y penser. 

Comprendre qu’il existe des raisons extérieures au déclenchement de cette phobie a été libérateur et déculpabilisant. Néanmoins, je crois tout de même que 2 événements ont aidé à déclencher cette peur, qui était tapie dans l’ombre et n’attendait qu’à sortir. 

L’été 2021, j’ai fait deux voyages. Un en Ouganda, l’autre au Mexique.

Durant le premier, je me suis faite agressée.

Durant le second, il y a eu tellement de turbulences pendant le trajet que j’ai cru qu’on allait se crasher. 

Avec le recul, je crois qu’à ces deux instants, j’ai eu peur de mourir, pour la première fois. C’est là que ça a tout réveillé. Je me suis rappelée que ce n’était pas éternel et que ça pouvait s’arrêter à tout moment. 

Cette insouciance me manque, parfois. Le temps où je ne pensais pas à ma propre finitude, à ma place dans l’univers et à ce qu’il y a après. Mais d’un autre côté, ça m’a permis de découvrir tellement de choses, dont la spiritualité. Ça m’a permis de me connaître, de découvrir mes peurs, mes besoins, mes faiblesses. C’est parce que j’avais des angoisses sur la mort que je suis allée voir une deuxième hypnotherapeute. 

Plusieurs fois, j’ai vraiment cru être folle. Complètement folle. J’avais envie de m’arracher la tête, ou de me la cogner tellement fort contre le mur pour la faire taire. 

Je pensais que quelque chose s’était déclenché dans mon cerveau, et qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. Que je vivrai angoissée de cette façon, toute ma vie. J’étais condamnée. Dans ces moments-là, on se sent terriblement seule. Terriblement incomprise. On a l’impression que personne ne peut imaginer notre douleur, notre souffrance. Alors on se renferme dedans.

Je crois malheureusement que c’est la pire erreur, de garder pour soi toutes ces pensées et toutes ces peurs. Il m’a fallu du temps, personnellement, pour les extérioriser, pour en parler. Quelle libération ça a été quand je l’ai fait

Les solutions que j’ai essayées pour calmer cette peur 

  • L’hypnose 

Janvier 2022, je prends rendez-vous chez une nouvelle hypnothérapeute, à Paris. Mes crises d’angoisse sont tellement douloureuses et de plus en plus récurrentes que je n’ai plus d’autres choix. Je me sens complètement démunie. Quelques jours avant, j’avais écouté un podcast dans lequel l’animatrice disait avoir soigné ses crises d’angoisse en une seule séance d’hypnose. En désespoir de cause j’y suis allée. 

Honnêtement, la première séance était centrée sur la mort mais dès la seconde, l’accompagnement a pris une toute autre tournure. C’est suite à celui-ci que j’ai décidé de partir du monde du droit pour me former à la thérapie. 

Néanmoins, je mentirai si je disais que l’hypnose a supprimé mes angoisses sur la mort. Je suis certaine que ça fonctionne pour certaines personnes, mais pour moi c’était trop ancré et trop profond. C’est un travail de longue haleine. 

Ça me les a calmé, par contre. Je peux réfléchir à la mort sans partir en crise d’angoisse. Je sens toujours que mon cœur s’emballe, mais j’arrive directement à me calmer. Et ça, déjà, c’est un grand pas. 

Suite à cette séance j’ai pu reprendre l’avion. Je reste toujours très stressée des jours avant le vol et une seule turbulence me donne les mains moites, mais c’est plus calme qu’avant. Ce ne sont plus de grosses crises. 

  • La spiritualité 

Personnellement, c’est dans la spiritualité que j’ai trouvé le plus de réponses et d’apaisement. J’ai choisi un terme large, spiritualité, volontairement. Déjà parce que c’est celui qui me parle, mais aussi parce qu’il prend des formes tellement différentes selon les gens. Pour certains la spiritualité sera Dieu, pour d’autres Allah, pour d’autres Bouddha, et pour d’autres encore la Vie, la Source, l’Univers… les possibilités sont infinies. 

Je ne crois pas, personnellement, à une religion en particulier. Alors me rassurer en pensant qu’après la mort il y a le paradis par exemple, ne fonctionnait pas malheureusement. 

C’est en lisant des livres, en me formant à l’hypnose, au breathwork, à l’énergétique… que j’ai trouvé mes propres croyances sur l’au-delà (et sur la vie aussi, de manière générale). En côtoyant des gens avec des croyances très différentes. Il y en a tellement que ça semble parfois plus facile de s’approprier un modèle et d’en faire sa propre vérité. Malheureusement ça ne fonctionne pas souvent, ou qu’un temps.

Je crois profondément que chacun a une spiritualité différente sur Terre, je ne crois pas que deux personnes aient exactement les mêmes croyances. Mais ça prend du temps, de l’énergie, de se créer sa propre spiritualité. Surtout sur un sujet aussi sensible et tabou à évoquer. Mais quand c’est le cas, on est tellement plus alignés. Plutôt que de suivre, on choisit consciemment la vision de la vie que l’on souhaite croire. Parce qu’au fond, ce ne sont que des croyances, des vérités propres à chacun. C’est impossible d’avoir des preuves. La majorité des gens pense qu’il n’y a rien après la mort, mais qu’est-ce qui le prouve? 

Avec la spiritualité, je me suis intéressée à différents sujets. J’ai commencé à m’intéresser à la Conscience, au fait que nous sommes bien plus qu’un simple corps. Notre âme, notre histoire, nos pensées, notre caractère, nos expériences, nos désirs… tout est dans notre conscience. Et c’est bien plus ça qui fait qui nous sommes, que notre corps. Ça a été difficile, personnellement, d’accepter ça. Parce que mon corps, mon apparence, avaient joué un tel rôle depuis mon enfance. J’avais l’impression d’exister seulement à travers lui. Je me suis toujours sentie ramenée à mon apparence, et je me suis moi-même toujours ramenée à elle.

Mais quand on commence à s’aimer pour son âme, et non pour son corps, c’est là que le vrai travail d’amour de soi commence.  

Les EMI

C’est dans le même temps que j’ai découvert les EMI (Expériences de Mort Imminente). Un terme assez barbare pour parler des personnes ayant été cliniquement mortes, mais revenues à la vie « miraculeusement ». 

De nombreuses personnes ont décrit ce qu’il s’est passé pendant ce laps de temps de « mort ». Ce qui m’a frappé, c’est qu’il y a beaucoup de similitudes dans leurs discours. 

Toutes disent s’être senties sortir de leur corps, et se voir d’au-dessus. Elles voyaient la scène, les gens autour de leur corps, elles entendaient les discussions, et pouvaient même se déplacer et voir ce qu’il se passait dans la pièce d’à côté. 

De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur le sujet. 

  • Le docteur Bruce Greyson a par exemple développé une échelle pour évaluer les EMI de manière scientifique et standardisée. Il a observé que les expériences incluaient des éléments communs comme le sentiment de paix, la sortie du corps, ou la vision d'une lumière intense.

  • L’Étude de Sam Parnia a quant à elle analysé, en 2014, plus de 2 000 arrêts cardiaques dans 15 hôpitaux. Parmi les patients réanimés, certains ont rapporté une perception consciente pendant la période où ils étaient cliniquement morts, suggérant qu’une forme de conscience peut persister au-delà de l’arrêt des fonctions cérébrales normales

Il y a également des milliers de témoignages de personnes ayant vécu une telle expérience. Je crois que le plus intéressant, ce sont ceux de scientifiques qui, auparavant, étaient totalement opposés a l’idée que les EMI puissent exister

  • En 2008, le Dr. Eben Alexander, un neurochirurgien américain, a contracté une méningite bactérienne sévère qui a plongé son cerveau dans un coma profond. Pendant cette période, il a vécu une EMI où il affirme avoir ressenti un sentiment de paix profonde et de lumière, ainsi que des visions d’un « royaume céleste ». Ce qui rend son témoignage particulier, c'est qu'en tant que scientifique, il était autrefois sceptique sur la possibilité d'une conscience après la mort.

  • En 1999, le Dr. Mary Neal, chirurgienne orthopédique, a également témoigné d'une EMI après un accident de kayak. Elle a raconté avoir été « morte » pendant environ 15 minutes après s'être noyée. Durant ce laps de temps, elle dit avoir eu une expérience hors du corps et être allée dans un « lieu céleste ».

Si ce sujet vous intéresse ou vous intrigue, je vous conseille la série « Survivre à la mort » sur Netflix. Elle traite justement de ce sujet en mêlant témoignages personnels et études scientifiques. 

À ce jour, mon cerveau a toujours du mal à accepter ces informations et à considérer qu’elles puissent faire partie de ma vérité. Néanmoins ça a considérablement calmé mes angoisses. Je me suis ouverte à l’idée selon laquelle il puisse exister une autre option qu’un vide intersidéral. Et personnellement, ça me rassure. D’autant plus si l’on croit, ensuite, à la réincarnation. 

Les vies antérieures 

25% de la population mondiale croit en la réincarnation. Soit 2 milliards de personnes sur Terre. J’ai été surprise en voyant ces chiffres. Le bouddhisme et l’hindouisme sont parmi les principales religions qui y croient, mais il y a aussi la spiritualité « New age » comme certains aiment l’appeler. Ce n’est donc pas une croyance anodine. 

Durant ma formation d’hypnose, un module spécifique était consacré aux vies antérieures. Il durait une matinée seulement. Mais assez long, encore une fois, pour faire exploser mon cerveau. Là aussi, ce ne sont que des croyances. Est-ce vrai, est-ce faux, nous n’aurons dans tous les cas jamais la réponse. 

Néanmoins ça m’a là aussi ouvert l’esprit à d’autres possibilités. De pouvoir considérer qu’il y a eu quelque chose avant, et qu’il y aura quelque chose après. 

Il y a, encore une fois, eu plusieurs études scientifiques sur le sujet. Bien entendu, rien n’a été prouvé mais je trouve ça intéressant de voir que le sujet intrigue, et ce même le monde scientifique : 

  • Les principales études sont celles du Dr Ian Stevenson : psychiatre, il a passé des décennies à étudier les récits d’enfants affirmant se souvenir de vies antérieures. Il a même publié plusieurs ouvrages dans lesquels il a documenté des cas avec des éléments spécifiques (souvenirs, marques de naissance, comportements). En revanche, Stevenson a surtout travaillé en Asie, où les croyances en la réincarnation sont plus répandues.

  • Néanmoins, selon une enquête de la Pew Research Center de 2021, environ 33% des Américains affirment croire à la réincarnation, ce qui montre que la croyance dans les vies antérieures ne se limite pas aux pays asiatiques ou aux religions orientales…

Là aussi, je ne suis pas sûre d’y croire. Je crois que c’est bien, de garder du doute sur ces questions-là. Parce qu’il n’y a aucune certitude possible, aucune vérité générale. Mais ça m’apaise, là aussi. Ça m’apaise parce que je reste persuadée que quelque chose de plus grand que nous existe, et que nous ne connaissons encore rien à la vie. Ça m’apaise parce que j’ai pu expérimenter tellement de choses mystiques, inexplicables et irrationnelles que désormais, je ne ferme plus mon esprit à aucune possibilité. 

Je laisse ouvert, mais je trie. Parce que le risque de rentrer dans un dogme n’est jamais loin. Parce que le risque de croire tout savoir et d’avoir tout compris n’est jamais loin. 

Néanmoins, pour toutes les personnes se posant des questions sur la mort, je ne peux que vous inviter à jeter un œil à ces sujets. Pas pour les adopter les yeux fermés, mais juste pour considérer l’existence d’autres possibilités. Ça ouvre l’esprit et ça apaise considérablement le cœur. Je ne dis pas que c’est facile, il m’a fallu plus de 2 ans pour ne serait-ce qu’écouter quelqu’un parler des vies antérieures. Mais c’est un chemin de connaissance de soi et de la vie que je ne peux que conseiller de vivre. 

L’idée avec cet article n’est pas de vous convaincre d’adopter mes croyances, loin de là, je trouverai même ça dangereux. Je tenais uniquement à vous partager les réflexions qui m’ont permises d’apaiser mes questionnements et mes angoisses sur ce sujet. 

J’espère sincèrement que cet article aura pu vous aider et vous apporter des clefs pour répondre à toutes vos interrogations. Ce n’est qu’un partage personnel, mais si vous aussi, vous vous posez des questions sur ce qu’il y a après ; si vous aussi, vous êtes terrifiée par l’idée de la mort, j’espère vraiment que vous aurez pu trouver un peu d’apaisement dans ces lignes et des pistes de réflexion. 

Si c’est le cas, n’hésitez pas à m’envoyer un message ou à commenter directement sous ce post, je vous lis et vos retours me font toujours très plaisir. 

À la semaine prochaine! 

Florine 

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