Les chapitres à fermer en 2024 : mes deuils à faire

Avec la fin d’année qui approche, je me demande de plus en plus ce que je dois laisser derrière moi. Ce que je dois laisser en 2024, et ne pas embarquer avec moi en 2025. 

Plus que des chapitres à fermer, je crois que ce sont des deuils à faire. Des versions de moi à laisser. Des peaux à abandonner. 

Pas pour les oublier, mais pour avancer plus léger. On a beau dire, c’est difficile, de laisser le passé. De lâcher l’empreinte qu’il a gravée en nous. De se libérer de tout ce dont on s’est imprégné. Parce qu’il s’infiltre dans nos cellules, jusqu’à ne faire qu’un avec nous-mêmes. 

Je crois que le deuil le plus important que j’ai à faire cette année, c’est ma rupture. Parce que ce n’est pas seulement le deuil d’une relation, c’est aussi le deuil d’une vie à deux, le deuil d’un avenir, le deuil d’une projection. C’est le deuil d’une vie qu’on avait tant imaginée, qu’on avait mise tant d’énergie à créer. 

C’est dur, une rupture. Même si c’est voulu. Même si c’est pour de bonnes raisons. Je crois qu’on a beau se quitter en bons termes, être d’accord, c’est toujours difficile de dire au revoir à une personne avec qui l’on a tant partagé. 

C’est bizarre, de le voir redevenir un inconnu - ou presque. Quelqu’un à qui l’on souhaite seulement l’anniversaire, à qui l’on prend seulement quelques nouvelles. Alors qu’il a été notre tout. Le centre de notre vie, de notre quotidien. 

« Mais c’est une décision commune, pourquoi tu trouves ça dur ? » 

« La vie continue, il n’y a pas mort d’homme » 

« Ça n’allait plus de toute façon, alors pourquoi tu te plains »

Rationnelles. Ces phrases, c’est ce qu’elles sont. Mais elles ne prennent tellement pas en compte tout ce qui se joue, derrière, en arrière-plan.

Le fait qu’il ait été un pilier, pendant 2 ans. Un pilier, autour duquel mes choix et mes décisions tournaient. Le projet de déménager ensemble, le projet d’adopter un chaton ensemble, le projet de partir en Irlande ensemble. Qu’on le veuille ou non, je crois que l’on évolue ensemble. Et ce n’est pas une question de dépendance. C’est seulement une question de partager sa vie avec quelqu’un. C’est inévitable. 

Une relation amoureuse n’est pas un simple calcul mathématique, dénué de toute émotion. Ça ne va plus, alors ça se termine. Et c’est supposé être facile? 

Non, quand ça se finit, tout s’effondre. Pas que la relation, mais tout ce qu’il y a autour. La vie que l’on avait créé, le rythme que l’on avait mis en place, les rêves que l’on avait imaginés. Une rupture amoureuse, c’est bien plus qu’une simple rupture avec quelqu’un que l’on aime. C’est déjà bien assez difficile, pourtant. 

Non, c’est bien plus que ça. C’est tout un quotidien à reconstruire. De nouvelles activités, de nouvelles habitudes. Quand un pilier s’effondre, je crois que c’est normal, d’avoir un temps de latence. Le temps de compenser l’absence. 

Je quitte bien plus que ma relation, je quitte aussi ma maison, mon jardin, mes chats, ma vie au calme dans les montagnes. Je quitte les escapades à deux, je quitte sa famille, ses proches et nos soirées communes. Je dis au revoir à des souvenirs créés, ces deux dernières années. Les Noël, les Nouvel an, les soirées à deux au coin du feu. 

C’est tout un deuil, qu’il faut faire. Pas seulement de l’autre. Mais aussi de tout ce qu’on laisse derrière. De tout ce qu’on abandonne, sans être sûre de le retrouver plus tard. 

C’est tout un monde, qu’il faut se recréer. Un monde sans lui. Un monde où il n’a plus de place. 

C’est comme une nouvelle peau, un renouveau. Une feuille blanche sur laquelle tout est possible d’écrire. 

Je change de ville, je retourne vivre dans un studio, je change d’entourage. Je n’irai plus faire mes courses au même endroit, je n’aurai plus un petit chaton à caresser chaque matin. Je n’aurai plus de jardin, je n’aurai plus quelqu’un avec qui partager ma journée en rentrant du travail. Il faut être sûre de soi, pour accepter tout ça. Il faut être sûre de son choix. 

Ne plus se retrouver dans une relation c’est quelque chose, mais quitter sa vie de rêve en est une autre. 

Cette vie dans les montagnes, je l’avais voulu, je l’avais rêvé, et je l’ai eu. Tout était parfait. Sauf ma relation. Ça, je ne l’avais pas anticipé. 

Alors désormais, je crois qu’il faut que je fasse mon deuil. Mon deuil de cette vie-là. Pour pouvoir écrire un nouveau chapitre. Qu’est-ce qu’ils s’enchaînent, ces dernières années. Mais je crois profondément que lorsqu’on dit non à quelque chose, en réalité, on dit oui à du plus aligné, du plus pur, du plus vrai.  

À mardi prochain!

Florine

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