Pourquoi je retourne dans le salariat : 3 raisons

J’ai commencé un nouveau travail, à Lausanne. Après avoir été à mon compte pendant un an, j’ai décidé de reprendre un emploi salarié. Pourquoi? Outre le fait d’avoir eu de grandes désillusions en tant qu’entrepreneure (voir l’article de la semaine dernière), il y a en réalité plusieurs raisons et j’ai à coeur de les partager avec vous.

J’ai besoin de stabilité

Ce serait mentir que de dire que cette année à mon compte a été un long fleuve tranquille. Personnellement, ça a entrainé beaucoup de questionnements et de remises en questions : qu’est ce que je veux transmettre, qu’est ce que je veux proposer, qui je suis au fond, de quoi j’ai besoin, quel est mon fonctionnement, est-ce que ce que je fais a vraiment du sens? Beaucoup beaucoup beaucoup de questions. Autant j’aime avoir le temps et l’espace de me poser ces questions (existentielles je trouve), autant j’aime aussi avoir des moments de vie dans lesquels je ne pense plus à ça.

Et je crois justement que j’ai besoin d’une pause, d’un temps pour intégrer tout ça. J’ai besoin de stabilité émotionnelle, en fait.

Bien entendu, ce serait aussi mentir que de dire que financièrement parlant, tout s’est bien passé. J’ai gagné (bien) moins qu’en tant que salariée et j’ai été très stressée par la pression de devoir trouver chaque mois de nouveaux clients pour me dégager un salaire. Aussi, il y a beaucoup de paperasses à remplir, chaque mois, ce qui m’a pris personnellement beaucoup de temps et d’énergie. Le jeu n’en valait pas la chandelle, c’est vraiment ce que je me disais.

Je n’ai pas réussi à trouver la stabilité financière à laquelle je m’attendais, et le stress devenait trop intense à gérer. Je suis consciente d’avoir des choses à “travailler” de ce côté: je suis intimement convaincue que la stabilité et la sécurité viennent d’abord de l’intérieur et que sans ça, peu importe le salaire, j’aurai toujours un sentiment d’instabilité et d’insécurité profond. Néanmoins, à ce stade de ma vie, j’ai réalisé que c’était un paramètre très important pour moi, qui m’apportait du confort de vie, un cadre me permettant d’être plus stable mentalement. À ce jour, ça passe par le salariat.

J’ai déménagé

Pour celles et ceux qui me suivent sur mes réseaux sociaux, ce n’est plus un secret, j’ai déménagé en Haute-Savoir il y a maintenant trois mois. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit un tel changement. Admettre que quitter Toulouse a été dur pour moi, comme un déracinement, a été long et difficile. Il m’a fallu plusieurs semaines pour m’adapter. Pourtant, je le voulais, déménager. Je crois que la volonté ne rend pas les choses plus simples tout compte fait.

Je savais que ce serait chamboulant, je me connais. Sachant cela, dès le début, je savais que je n’avais pas envie de rester à mon compte et de me lancer à nouveau en tant que thérapeute dans cette nouvelle région. J’avais besoin, là encore, de stabilité, de m’ancrer, de me poser. Je n’avais pas envie de me rajouter du stress, en plus du déménagement et de l’installation. Ça prend du temps et de l’énergie, de construire un chez-soi, d’avoir de nouveaux repères et de trouver un nouvel équilibre. Alors dès mon arrivée dans ma nouvelle région, j’ai commencé mes recherches. Un emploi salarié. Je crois que quand je l’ai trouvé, ça m’a apporté une tranquillité d’esprit que je n’avais pas ressenti depuis très longtemps.

Je suis convaincue que nous sommes tous et toutes différents, sur ce sujet. Je connais des personnes qui, à peine installées dans une nouvelle région, continuent leur activité entrepreuneuriale. Je pense qu’il est vraiment nécessaire d’écouter nos besoins et d’être honnêtes avec soi-même, même si c’est difficile ou douloureux à admettre. Décider de mettre mon activité en pause n’a pas été facile. Décider de retourner dans le salariat n’a pas été facile (surtout lorsque l’on a goûté à la “liberté” de l’entrepreuneriat). Mais c’était ce qui était bon pour moi, à ce moment-là.

Ma passion était devenue ma prison

Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours rêvé de vivre de ma passion. Qui n’en a pas envie, me direz vous. J’imaginais être épanouie chaque jour, sans avoir l’impression de travailler. La réalité m’a un peu fouetté en pleine face.

S’il est vrai que j’adore le développement personnel, la spiritualité et les thérapies alternatives, ça a été différent quand c’est devenu mon travail 8 heures par jour 5 jours sur 7. Ce n’était plus un loisir, un plaisir, ça devenait une obligation pour pouvoir me dégager un salaire. C’est comme ça que je le ressentais, en tout cas. Et puis, si je suis honnête, c’était finalement assez stressant de travailler pour soi-même. C’était mon bébé, certes, mais c’était exigeant.

Tout compte fait, j’ai eu envie de garder ces sujets en tant que passion, sur le côté. Ça a été difficile à assumer, parce que je m’étais projetée comme, justement, travaillant sans avoir l’impression de travailler. Une grosse désillusion, un gros retournement de situation. Mais, c’est justement ce qui m’a poussé à retourner dans le salariat. Qui sait, peut-être que je n’aurai pas l’impression de travailler. J’ai cette croyance que c’est seulement en étant à son compte que l’on peut pleinement s’épanouir, mais je suis prête à la déconstruire.

Je sais que ce ne sont pas des sujets que l’on aborde beaucoup mais j’espère que cet article (un peu plus court que d’habitude), aura pu résonner chez vous. Si c’est le cas, je serai curieuse de le savoir alors n’hésitez pas à me dire en commentaire ce qui vous a parlé!

En attendant je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article,

À très vite,

Florine

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